S’il ne s’agissait que d’une séance de photo des chefs d’État des vingt plus grands pays capitalistes du monde, assortie d’une facture obscène de plus de un milliard de dollars pour la sécurité, ça serait déjà gros. Mais le sommet du G20 à Toronto, les 26 et 27 juin, fait partie d’une campagne continue des bien nantis qui gouvernent la planète pour anéantir un siècle d’efforts déployés en faveur des droits et des avantages de la classe ouvrière, et cela en continuant de saccager l’environnement.
Le Fond monétaire international (FMI), sorte de secrétariat du G20, préconise ouvertement : la hausse de l’âge de la retraite, la diminution du financement des traitements médicaux, le gel des salaires de la fonction publique, l’intégralité des programmes sociaux qui deviennent liés aux ressources, la réduction du soutien aux agriculteurs, la hausse des taxes sur la valeur ajoutée, la hausse des taxes sur l’essence, et l’introduction d’une taxe sur les émissions carboniques responsables des gaz à effet de serre.
Il est clair que ces mesures ne font rien pour contrer les affres de la pauvreté ou du changement climatique qui menace la vie même. De telles mesures forceraient les masses laborieuses de la planète à régler la facture découlant de crises de système que nous n’avons pas contribué à créer. Qu’on se souvienne que les déficits et la dette ont atteint des niveaux stratosphériques lorsque les gouvernements ont décidé de renflouer les grandes banques et les méga entreprises. Le capital a créé un ballon de crédit, conçu littéralement pour dissimuler la contradiction au cœur même du capitalisme : la surproduction acharnée d’articles inutiles.
Les politiciens capitalistes froncent les sourcils dès qu’il est question de réformes, aussi modestes soient-elles, comme la réduction des dépenses militaires, la mise à profit des méga bénéfices des entreprises énergétiques pour la conservation et les alternatives énergétiques écologiques, la taxe appliquée aux riches pour soutenir le système public de soins de santé, l’éducation, l’alimentation saine, les transports en commun et le logement décent abordable.
Le gouvernement conservateur minoritaire à Ottawa, dans sa ferveur envers le « marché libre » dont il fait la promotion à l’échelle mondiale afin de bloquer une taxe spéciale sur la spéculation financière et les profits excessifs des banques, une taxe égoïste colportée par les puissances européennes et Washington pour servir de paratonnerre contre le prochain orage à secouer les banques. Du même souffle, Ottawa met en péril la santé des mères en refusant de financer les avortements sûrs, et légaux, à l’étranger (68 000 femmes meurent d’avortements bâclés chaque année et 5 millions souffrent d’infections et de complications, surtout dans les pays pauvres). Washington et Ottawa sont certes à blâmer pour l’échec de la conférence de Copenhague sur le climat, et aussi pour avoir contrecarré la mise en œuvre du timide accord de Kyoto. Ils continuent le dumping de surplus de grains sur le Mexique, Haïti et d’autres pays moins développés qu’eux. Ils précipitent les agriculteurs pauvres dans le désespoir d’une part, puis de l’autre exposent les travailleurs migrants à l’exploitation, au harcèlement et à la déportation.
Les riches qui mènent le monde craignent par-dessus tout le « mal grec », auquel les capitalistes accolent l’étiquette de « dépenses somptuaires », mais qui, dans la réalité, est un exemple probant de la solidarité de la classe ouvrière contre les programmes dont se dotent les patrons pour répandre l’appauvrissement et l’absence de droits.
Les socialistes saluent la résistance des travailleurs de par l’Europe. Nous sommes solidaires de la vague de grèves actuelle en Chine pour l’obtention d’avantages sociaux et de salaires décents. Nous soutenons la résistance nationale contre l’occupation impérialiste en Afghanistan, en Irak et en Palestine. Nous appuyons de tout cœur la déclaration de la conférence de Cochabamba, en Bolivie, sur le changement climatique et les droits de la Terre-Mère, qui demande la fin du militarisme, du pillage de la planète à des fins de profit (capitalisme), et de la négation des droits des peuples autochtones. Nous nous reconnaissons dans la révolution cubaine et dans la révolte contre le néolibéralisme qui balaie le Venezuela et l’Amérique Latine.
Pour un monde où tous peuvent « vivre bien », les travailleurs et les peuples opprimés doivent exproprier l’industrie et planifier l’économie de manière démocratique, en harmonie avec la nature. Il faut non pas taxer les banques mais nationaliser les banques et les grandes entreprises, sous le contrôle des travailleurs et de la collectivité. Rejoignez-nous dans le combat pour un monde exempt d’exploitation et de guerre. Pour chacun d’entre nous aujourd’hui, l’heure est au choix : Démocratie économique ou tyrannie des caciques ! Écosocialisme ou extinction !
La présente déclaration est faite conjointement par la Ligue pour l'Action socialiste/Socialist Action (État canadien), Socialist Action-États-Unis, et la Liga de Unidad Socialista (LUS)-Mexique.
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